María Angélica Marín est déjà bien connue sur GV : membre de GV depuis 2009, traductrice puis auteure, elle vient tout juste d'être interviewée.
Maria Angélica est chilienne, mais sa famille a des origines françaises et sa mère l'emmène au bal du 14 juillet : ce n'est peut-être pas étonnant qu'aller en France ait été naturel, même si le concours de circonstances ne l'a pas été.
Elle vit aujourd'hui à Santiago, mais en tout elle aura passé 20 ans en France, où elle s'est fait des amis et des souvenirs. Pourtant, ce sont les débuts douloureux qui monopolisent la conversation, même si elle en rit de bon cœur aujourd'hui : le barrage de la langue ne facilite pas l'intégration d'une jeune fille de 22 ans consciente de son accent dans une France académique conservatrice, et les différences culturelles ajoutent leur lot de difficultés.
Nous avons tous nos thèmes préférés sur Global Voices. Ceux de Maria Angélica sont la santé et les droits de l'homme. « La santé, ça a été toujours été avec moi. Vers onze ou douze, j'ai déclaré à ma famille que je voulais être médecin. Ça les a fait rire, et moi ça m'a beaucoup vexée. Mais j'étais sérieuse ! » Différentes circonstances l'amènent finalement vers la biostatistique, puis vers la France. « J'ai toujours gardé cette orientation vers la santé dans mon travail, même dans la démographie. Plus tard, on m'a demandé quel cursus j'avais choisi, comment faire pour suivre la même formation, ça m'a fait rire : ça n'existait pas à l'époque ! Mais si ce qu'on veut faire n'existe pas, il faut le créer, il y a toujours un moyen de marier les choses qu'on aime. »
Son intérêt pour les droits de l'homme a commencé avec l'arrivée au pouvoir de Pinochet, alors qu'elle ne pouvait plus rentrer chez elle et qu'elle rencontre de plus en plus d’exilés : « Je n'arrive toujours pas à comprendre comment une seule personne peut avoir le pouvoir d'empêcher les gens de vivre là où ils veulent. » Elle a également coordonné un groupe de soutien à des victimes de tortures a Montréal et a mené des recherches sur les possibles origines socio-culturelles et religieuses des mauvais traitement infligés aux femmes latino-américaines et africaines.
Quand elle ne vient pas en aide aux autres, Maria Angélica est bien plus efficace le matin et le soir ; elle décrit avec poésie les petites papayes chiliennes et les délicieux desserts qu'on peut en faire, et je la verrai bien en ambassadrice de la cuisine traditionnelle chilienne. Quand elle n'est pas active pour GV, elle adore se promener, passer du temps avec ses petits-enfants, voir des amis. Elle se considère toujours très occupée !